Du silence à la lumière des étoiles, la parole errante d’Annick Dragoni

 

Sophie Lapalu (Extrait)

 

La place des corps dans les espaces – physiques comme immatériels –, et l’influence de ces derniers sur nos façons de rendre hommage, vivre et mourir, se souvenir, m’apparaît être une constante (…) Ainsi, dans les oeuvres d’Annick Dragoni, voyage-t-on du silence à la lumière des étoiles, des mots déformés à la parole errante, d’une zone commerciale pixelisées au Parlement européen. On y devine comment les décisions se formalisent dans un vaisseau spatial ; on observe combien les images se percutent dans des non-lieux pour faire surgir des souvenirs. Ici les corps sont pris dans des étaux de surveillance, là les bruits persistent dans les ossatures. Le temps est suspendu, les lumières inversées, les humains quasi absents ou perdus dans des architectures science-fictionnelles ; on navigue de fantômes en voix spectrales, de dispositifs de surveillance ou d’écoute ; les mots perdent leur pouvoir communicationnel, les sons sont sourds, hors champs. « Et à la fin, conclut l’homme, il n’y aura plus que ces trous noirs. La Cité ne sera qu’un immense cimetière !»

 

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L’Entremonde

 

Chloé Macary (extrait)

 

Sortie dans l’Entremonde vers destinations inconnues, où nous propulse Annick Dragoni sur fond de technologies. A l’ère numérique, ses installations vidéos et animations 3D ingénieuses font vaciller nos sens, pourtant indispensables la résolution de leurs énigmes dictées par l’algorithme. L’artiste puise ses sources d’informations de la mémoire collective : récits populaires ; évènements factuels, dont elle déconstruit la logique par intermittences à l’image et une sonorisation atypique (sous-titres descriptifs ; voix off aux tons multiples). Nous amputant partiellement de notre champ visuel et/ou de notre ouïe avertie – de ce qui finalement conditionne nos repères – elle questionne ainsi le rôle du spectateur qui vient se nicher aux pourtours des “non-villes”, curieuses zones dressées à ciel ouvert, qu’il arpente essentiellement la nuit.

 

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L’animal, la mort et l’architecture

 

Julie Fabre (extrait)

 

En empruntant le chemin du rêve – ou du cauchemar – c’est à-dire l’agencement de blocs d’images et de sensations dont le choc poétique ouvre des brèches de sens qui conservent leur valeur d’énigme, Annick Dragoni élabore une œuvre spectrale qui mélange les registres et les codes de la représentation. Car, pense-t-on le rêve autrement que comme un spectacle ou un film qui traverse nos têtes, une plongée en vue immersive dans l’univers d’un jeu vidéo ? Conçoit-on qu’il soit autre chose que cela ? Que sa matière ne soit précisément pas immatérielle ni fugitive, mais quelque chose d’autre ?

 

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Les intervalles analogues

 

Simone Dompeyre (extrait)

 

Annick Dragoni transforme le regard reçu comme on dit idée reçue sur des pôles aussi divers que le gasteropode, l’architecture utopique et le domaine des morts. Elle les assemble en ce film-triple dont la structure épouse celle de la coquille de l’escargot, en boucle sans se fermer…la coquille, par ailleurs, s’autoréparant grâce à la chaux avalée par l’animal- clef inattendue.

 

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